GUCCI, PARADIS KALEIDOSCOPE

Gucci

C’est un jardin de plantes et d’animaux. Un jardin peuplé de signes, de symboles et d’archétypes évoquant et rappelant des mondes lointains. Dans ce lieu magique, des mains curieuses jouent avec la matière et la mélangent à l’inconscient. Elles la moulent selon des intuitions subtiles et joyeuses. Comme dans un laboratoire d’alchimie, les substances sont choisies, analysées, décomposées et mises en réaction. Ce processus créatif est rythmé d’incubations lentes et de révélations soudaines. Un processus où le pouvoir de l’imagination force l’inertie de la réalité"  Ainsi commence le dossier de presse Gucci, au lendemain du défilé mixte présenté hier à Milan.  Ou il est question du "jardin d'alchimiste", fleuri de nombreuses citations à Deleuze '"un parlement de soi", G.Mead etc.. Le résultat est là, comme un kaleidoscope d'images, un tourbillon de couleurs, sur le manège enchanté d'une époque en mal d'hybridations, de télescopages, de clashes chromatiques dont Alessandro Michele s'empare, nous donnant l'impression qu'Elsa Schiaparelli demeure, en comparaison, un astre du minimalisme. De quelle saison s'agit-il? On l'ignore. Voici l'habit décliné en mode robinsonnade survivaliste.  A chacun de juger entre ombre et lumière, fluos et broderies, ratons laveurs et marguerites, papillons et grenouilles, si cette profusion correspond à un nouveau courant esthétique, si elle parle de vêtements, de corps, ou de bagues, de papillons, de lunettes, de too much et de never enough. Elle est là, en tout cas et fait valser toutes les certitudes, au coeur d'un monde où si le chaos est roi, il faut désormais hurler pour se faire entendre.