PARIS PARADIS FOREVER

edito

Au lendemain des Golden Globes, l'heure est à la fébrilité: voici que Ségolène Royal s'emporte et dénonce la pétition signée dans le Monde par 100 femmes, dont Catherine Deneuve, "qui ne prend pas le métro". Dans cette tribune qui revendique la "liberté d'importuner",  et dénonce la "compagne de délations" surgie après l'affaire Weinstein, il est écrit: "Le viol est une crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste".  L'Amérique a su parfaitement orchestrer cette campagne anti harcelèment, en lui trouvant même un brin de glamour. Ce cortège d'actrices en noir, ce féminisme au sourire blanc icy,  ces corps musclés de stars qui en appellent au nouveau women power, et s'organisent avec des fonds de soutien, c'est   magnifique. Assez pour faire oublier que tout le système hollywoodien a toujours reposé sur ces incitations, ces pressions, et il a suffi d'un homme, Harry Weinstein, pour blanchir toutes les colombes, pour que le bouc émissaire ainsi nommé devienne à lui seul l'incarnation d'un mal, de la tache qu'on veut effacer. Ne soyons pas aveugle, ni Sainte Nitouche. Catherine Deneuve a raison de dénoncer avec les autres cette grande cabbale contre l'homme blanc, hétéro, devenue la proie des furies au vieux discours revampé par l'actualité, et qui oppose la vision "conquérante" du mâle à la "prise de parole du désir féminin". On n'en peut plus. Soyons libres d'inventer notre vie, sans ces discours manichéens, qui figent les relations entre les deux sexes, et instrumentalisent cette guéguerre. Voyons les problèmes où ils sont. Soyons libres d'aimer aussi la séduction, la liberté de jouer. Tout ce que défend Catherine Deneuve à travers son métier. Elle n'a pas de leçon à recevoir de Ségolène Royal. Merci à Nicolas Guilbert, qui exposera bientôt ses photos au Palais Royal (à partir du 8 février) de rendre raison à Baudelaire: " La vie parisienne est féconde en sujets poétiques et merveilleux. Le merveilleux nous enveloppe et nous abreuve comme l’atmosphère, mais nous ne le voyons pas. »