REPETTO, À LA POINTE DE LA BALLERINE

Elles dessinent des silhouettes gracieuses, au charme empreint de féminité enfantine. Longtemps réduites à l'univers de la danse, les ballerines Repetto dansent aujourd'hui aux pieds de toutes les élégantes. Retour sur l'histoire d'une icône.

1947 Rose Repetto, mère du danseur Roland Petit, confectionne des chaussons de danse pour son fils. Le voyant revenir de ses cours blessé et courbaturé par ses chaussures de danse, elle a l’idée de coudre la semelle du chausson à l’envers, puis de la retourner. En somme, de coudre sous la semelle le cuir qui entoure le pied. La technique du « cousu retourné », propre à Repetto, est née.
1956 Brigitte Bardot, 22 ans, s’apprête à tourner sous la direction de Roger Vadim le film « Et Dieu créa la femme ». Pour son rôle de femme-enfant, l’actrice recherche des chaussures élégantes, gracieuses et féminines et demande à Rose Repetto de lui créer des souliers qui dévoilent « la naissance des orteils ». Nommé « Cendrillon », le modèle sera 50 ans plus tard rebaptisé « BB ».
1967 Rose Repetto s’installe en Dordogne, à Saint Médard d’Excideuil, chez un ami fabricant de pantoufles, après que son atelier parisien fut détruit par un incendie. 45 ans plus tard, la manufacture Repetto y est toujours installée.
1999 Jean Marc Gaucher devient le président de Repetto. Ancien directeur-créateur de Reebok France, il cherche à offrir une crédibilité mode à l’entreprise endettée, cantonnée à l’univers de la danse, et demande alors à Issey Miyake, Comme des Garçons et Yohji Yamamoto de signer des collections exceptionnelles. Les ventes de la maison décollent.
2007 Création de la fondation « Danse pour la vie », qui envoie aux écoles défavorisées d’Amérique du Sud, d’Afrique et du Japon, le matériel nécessaire aux cours de danse.
2012 La maison agrandit sa manufacture et lance une ligne de maroquinerie.
5,5 millimètres : l’épaisseur de la semelle des ballerines.
2400 paires sont produites par jour à la manufacture de 3000m² où travaillent 130 employés.
8 étapes sont nécessaires à l’élaboration d’une paire, assurées par les ouvriers, tous polyvalents, chacun sachant effectuer 3 à 4 tâches différentes.
2500 m² de cuir sont nécessaires tous les mois pour couvrir l’ensemble de la production de ballerines, derbys, richelieus et mocassins de la maison.
6 collections sont présentées chaque année au sein de la boutique de la Rue de la Paix, à Paris

Ballerines BB.

Rémy Lidereau