Gideon Rubin, Portraits Souvenirs

Gideon Rubin peint des portraits comme autant de souvenirs. Privé de visage, le personnage devient le miroir de chacun, évocateur de rencontres universelles, vécues ou imaginées. Des rêves délicats exposés ce printemps par la galerie Karsten Greve. Entretien en apesanteur.

Comment prenez-vous de la hauteur?
Je peins de façon obsessionnelle, cela aide a relacher la pression. Tout comme mes séances de boxe hebdomadaires. Et je mange du fromage…

Quel chemin suivez-vous?
Mon propre chemin, qui est aussi le même que beaucoup d’autres avant moi.

Votre pied-à-terre?
Dans mon studio, certains jours, lorsque je peins, et que tout va bien, j’aime faire une sieste… Une courte pause au milieu de la journée, qui ne dure parfois pas plus d’une vingtaine de minutes… Lorsque je me réveille, pendant environ cinq minutes, je sais très exactement ou je suis, et ce que je dois faire. Puis l’état de confusion permanente qui est le mien revient.

Après quoi courez-vous?
Le temps. Plus de temps avec ceux qui sont partis. Avec ceux que je n’ai jamais rencontrés mais que j’aurais aimé connaître.

Vos prochains pas?
Ma prochaine exposition en solo est prévue à la fin de l’année, à San Francisco. En mai, je vais à Hong Kong pour montrer une installation d’œuvres sur cartons. Un projet initié par la maison Ruinart l’an dernier.
En septembre, est prévue une exposition en Israël, avec mon épouse, Silia Ka Tung. Nous aimerions également nous installer en résidence en extrême Orient, si nous en trouvons le temps.

Votre dernier choc esthétique?
Les œuvres de George Bellows, a la Royal Academy (jusqu’au 9 juin 2013, ndlr). Un peintre américain du début du XXème siècle, dont je connaissais peu le travail. Ses premières toiles sont fantastiques: elles représentent des enfants trainant autour d’un bassin, des combats de boxe. Tout est peint de façon directe, et pleine de vie.

Qu’est-ce que vous fait garder les pieds sur terre?
Ma femme et mes filles.

Gideon Rubin, "Last Year’s man", du 13 avril au 1er juin 2013 à la galerie Karsten Greve, 5 rue Debelleyme, 75003 Paris.

 

How do you release the pressure?
Still trying, got a lot of it. Obsessive painting helps and also my weekly sparring/boxing session and eating cheese.

What path do you follow?
My own but of many others before me

Where do you feel at home?
Painting in my studio, some days, when there's a good session going, i like to take a snooze. a short nap in the middle of the day, sometime no longer then 15-20 minutes. Waking up I know exactly where I am and what i need to do, that only lasts about 5 minutes until the permanent state of confusion returns. 

What would be your Achille’s heel?
I see both sides, always, even if i try really hard not to

What would you run for?
Time, more time with ones that are gone. With ones you never met but wished you would..

Your next steps?
My next solo exhibition is scheduled for the end of the year in San Francisco. In May I'm off to Hong Kong where i'm showing an installation of cardboards, commissioned by Ruinart last year. And Israel for an exhibition with my wife, Silia Ka Tung in September… We are also considering a residency in the Far East next year, if time permits.. 

What was your last aesthetic shock?
George Bellows at the Royal Academy, early 20th century American painter which I didn't know much about. His early paintings are fantastic. Paintings of children, hanging around in the pool, boxing fights; all very direct and full of life.

What keeps you grounded?
My wife and my daughters.

K. P.

Gideon Rubin, "Last Year’s man", April 13th – June 1st 2013 at Karsten Greve gallery, 5 rue Debelleyme, 75003 Paris.

www.galerie-karsten-greve.com

http://www.gideonrubin.com/

gr_white-tshirt_2013_oil-on-linen_125x150cm001.jpg Gideon Rubin, White T-Shirt, 2013 (courtesy Galerie Karsten Greve Köln, Paris, St Moritz)

gr_green-turtleneck_2013_oiloncanvas_200x150cm_001.jpg Gideon Rubin, Green Turtleneck, 2013, huile sur toile de lin (courtesy Galerie Karsten Greve Köln, Paris, St Moritz)