JEUX D’OPTIQUE SURREALISTES CHEZ DIOR

"Seule l'inévitable théatralité de la vie m'intéresse": c'est par Lénor Fini que Maria Grazia Chiuri ouvre le bal, procession en noir et blanc organisée au musée Rodin, où le soir même la maison de couture a organisé un bal surréaliste. Serveurs en costume Magritte, danseuses habillées de cartes à jouer, délices et mains surgies d'un mur blanc, ont, parmi les invités masqués, reconquis ceux qui pensaient que Paris n'était plus une fête.. Bal surréaliste donc, annoncé par un décor aux tentures crèmes drapées façon Jean Michel Frank pour Lelong, où Christian Dior fut engagé en 1941. C'est là qu'il imposa les prémices d'un style, avec tailles de guêpe et jupes entravées.. Revenons à nos moutons, ou plutôt au défilé, avec ses silhouettes dominos, ses robes smoking de jour en faille, sa robe de bal incrustée de facettes de dés, d'apèrs le modèle "coquette" du printemps été 1948. Rayures "hypnotiques" , ou rayures "illusion", l'euphorie se concentre, assez minimale dans la tension entre la géométrie et la courbe, les épaules fines et chastes et le tracé imperturbable d'un ensemble damier, d'une robe brodée à motifs jeux d'échec. La perfection des ateliers se révèle dans ces jeux d'aiguilles et de composition, qui font d'un soir en rubans de crin torsadé, d'un jacquard de soie frangé oeil de paon, une prouesse de savoir faire. Ange noir, jeux d'ombre, illusion, les silhouettes se déplacent, comme des croquis, sous un ciel tout en miroirs.

DIOR 

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