Esperanza Spalding, Blue Soul
A 27 ans, elle signait déjà un best-seller, Chamber Music Society, grâce auquel elle fut la première musicienne jazz depuis 35 ans à recevoir un Grammy Award comme « révélation de l’année », en février 2011.
Elle déjouait alors tous les pronostics, qui voyaient le prix assuré à la jeune star planétaire Justin Bieber. Amie de Prince, elle a également été invitée par Barack Obama à jouer à la Maison Blanche, puis lors de la réception de son prix Nobel en 2009. Autant dire que la pression est forte sur ses épaules, alors qu’Esperanza Spalding s’apprête à publier ce printemps son nouvel album, Radio Music Society. La jeune bassiste et contrebassiste, vocaliste et compositrice, née dans l’Oregon, a ainsi imaginé un récital ambitieux, composé de douze chansons, chacune accompagnée d’une vidéo musicale tournée à New York, Barcelone ou Portland. Un album maîtrisé, ciselé comme une pièce d’orfèvre, à laquelle ont collaboré à la fois des légendes du jazz (Jack Dejohnette, Billy Hart), des maîtres de la guitare (Jef Lee Johnson), ou Q-Tip, géant du hip hop et ex-meneur du groupe A Tribe Called Quest. Sur certains des titres, on trouve même les cuivres de l’Americain Music Program, big bang composé de musicien âgés de 12 à 18 ans. « J’ai essayé de faire un programme musical qui parlent à ceux qui ne sont pas « jazz », explique la compositrice, qui a joué de la musique de chambre pendant dix ans. J’ai l’espoir que tout le monde aimera tous les éléments de ma musique, sans qu’on ait à leur dire à quels genres elle est censée appartenir… J’invite tout le monde à écouter cet album sans idée préconçues. C’est un voyage. Ayez vos propres émotions. »
« Radio Music Society » (Universal/Concord)
Esperanza Spalding Photo by Carlos Pericas Courtesy of Montuno