Eva Besnyö, mémoires d’une battante

De ses débuts en 1928, à seulement dix-huit ans, jusqu’à sa mort en 2003, Eva Besnyö a été la femme de tous les combats, de la beauté comme de la souffrance, avec, comme arme de prédilection, son appareil photo. Hongrie, Allemagne ou Pays-Bas: les pays d’Europe ont constitué son terrain de jeu. A Budapest, elle suit le courant de la Nouvelle Objectivité et réalise des œuvres à partir de points de vue et d’angles audacieux ainsi que des portraits de travailleurs et d’ouvriers croisés dans les rues. A Berlin, elle aiguise sa technique et son sens esthétique, de manipulations d’optique en plongée ou contre-plongée, tout en développant une réelle passion pour la politique. En 1932, elle fuit l’Allemagne nazie, met le cap sur Amsterdam. Ses œuvres attirent l’attention de nombreux architectes qui lui passent commande, lui permettant d’avoir les moyens nécessaires de mener ses différents combats. Lutte ouvrière, villes bombardées pendant la guerre, mouvements féministes… Rien n’échappe à l’objectif d’Eva Besnyö qui a joué un véritable rôle de journaliste et de femme engagée.

«Eva Besnyö : l’image sensible», jusqu’au 23 septembre 2012 au Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8ème. www.jeudepaume.org
Alice Bouleau

Eva Besnyö, Berlin 1931 (Alexanderplatz). Épreuve gélatino-argentique, 22,4 x 17,6 cm, Collection Ia Eva Besnyö / Maria Austria Instituut Amsterdam

Eva Besnyö, Borgerstraat, 1960. Épreuve gélatino-argentique, 22,8 x 19,8 cm, Collection Iara Brusse, Eva Besnyö / Maria Austria Instituut Amsterdam

Eva Besnyö, sans titre, 1934 (Le cinéma CINEAC, Reguliersbreestraat, Amsterdam. Architecte Johannes Eva Besnyö / Maria Austria Instituut Amsterdam

Eva Besnyö, sans titre, 1976. (Action menée par les Dolle Mina, “Terug naar
de Breinaald“ [“Retour à Eva Besnyö / Maria Austria Instituut Amsterdam.