Les coulisses du pouvoir au féminin

Sept femmes dévoilent les coulisses du pouvoir au féminin. Sept femmes ministres qui confient leur expérience de femme d’Etat. "Madame la ministre", le documentaire de Michèle Dominici est diffusé ce soir à 23h05 sur France 3. Elisabeth Guigou, première femme garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, à la tête de quatre ministères majeurs (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères), Dominique Voynet, ministre de l’environnement de Lionel Jospin, Rachida Dati, en charge de la Justice, Marie-George Buffet, à la lutte contre le dopage, Corinne Lepage, une des douze "Jupettes" et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre ambitieuse de Nicolas Sarkozy témoignent sur cet environnement qui reste encore majoritairement masculin. Première scène éloquente du documentaire : Elisabeth Guigou, au perchoir de l’Assemblée nationale, qui demande à être appelée "Madame la ministre".

Pourquoi ce documentaire ?
Je ne voulais pas prendre le point de vue des victimes. Je préfère faire un film qui émancipe plutôt qu’il n’assomme.
Comment les avez-vous sélectionnées ?
Cela m’a coûté de gros maux de tête ! Je voulais aussi bien des personnes de gauche que de droite. Mais je voulais aussi des parcours différents : la militante, la fille à papa, l’énarque, celle qui vient de la société civile… Il fallait trouver des femmes qui joueraient le jeu et qui ont un propos sur la place des femmes en politique. J’ai arrêté une liste de huit femmes. Seule Ségolène Royal a refusé, je n’ai jamais su pourquoi.
Leur dominante commune ?
Le point commun de toutes ces femmes : elles ont osé. Elles ont eu des hésitations, des doutes, mais toutes se sont dit : « pourquoi pas ». J’ai été très touchée par les propos de Dominique Voynet, qui explique qu’elle a toujours été rebelle et que sa carrière politique a commencé lorsqu’elle était déléguée de classe.
Ce qui vous a le plus surpris ?
Leur liberté de parole. On a l’habitude d’entendre au JT de 20h des propos très calibrés par des éléments de langage. Je ne m’attendais pas à ce que toutes aient ce ton libre. Il n’y avait plus de fracture gauche/droite. Comme lorsque Rachida Dati défend Ségolène Royal.
Votre objectif ?
Mon rêve secret, ce serait qu’une jeune fille de 16 ans se dise à la fin du documentaire : « Pourquoi pas moi », alors j’aurai gagné. J’aurai l’impression d’avoir servi à quelque chose. Les parcours de ces femmes doivent ouvrir la route pour d’autres.
Interview Céline Hussonnois Alaya