Les trésors de la Biennale: Line Vautrin
Focus sur un trésor repéré à la Biennale des Antiquaires: le miroir en bronze "La Folie", pièce maîtresse de Line Vautrin proposée par la galerie Jean David Botella.
"Aussi loin que je remonte dans le passé, je me revois ajustant des brindilles", écrivait Line Vautrin en 1992, cinq ans avant sa disparition, à 83 ans. Surnommée la "poétesse du métal", cette artiste imaginait dès l’après-guerre des objets à la poésie insensée, grigris, écrins à cigarettes, frivolités, boîtes à rien. Les pièces, souvent en bronze, racontent des histoires, rythmées par un contraste entre le mat et le brillant, par une connivence entre la main et l’œil, par des rébus facétieux ou des vers de Paul Valéry.
Dans les années 1960, Line Vautrin met au point un nouveau matériau, de l’acétate de cellulose travaillé au feu pour être incrusté de verre multicolore. Le Talosel est la source de créations à l’infini, dont ces fameux miroirs Sorcières en forme de sphères, qui réfléchissent la lumière, rétrécissent l’image, déforment ceux qui s’y contemplent et piègent la réalité.
Si une période de crise suit, des galeristes de Londres (David Gill) et de Paris (Naïla de Monbrison) repèrent cette œuvre poétique et singulière. Cette année, un miroir en Talosel, baptisé "La Folie" ou "Le Soleil a rendez-vous avec la lune", réalisé par Line Vautrin en 1958, avait été estimé 90000 dollars par la maison Phillips à New York. Il fut adjugé à 161000 dollars. Un miroir identique est présenté cette année à la Biennale des Antiquaires, par Jean David Botella, pour 120 000 euros. KP
Galerie Jean David Botella, stand SC8
Jusqu'au 21 septembre 2014 à la Biennale des Antiquaires au Grand Palais, avenue Winston Churchill 75008 Paris.
Sna-france.com
atel22.jpg Line Vautrin dans son atelier, réalisant un miroir en Talossel
botella-biennale.1.jpg Des miroirs de Line Vautrin, sur le stand de Jean David Botella