MISE AU VERT
Jusqu’au 21 avril, le concept store parisien Gambs expose le travail du photographe Yann Monel, dont les « Jardins perchés » rendent hommage à la liberté de la nature. Interview de l'artiste pour Stiletto.fr.
Jardinier diplômé de l’école du Breuil de Paris, Yann Monel fonde il y a 12 ans le Troc Vert de Montreuil, dans le but de promouvoir un échange de savoirs sur les végétaux. Durant un mois chez Gambs (boutique parisienne proposant notamment le textile végétal) l’artiste expose ses « jardins-escarpins », un concept de jardins nomades, plantés dans un soulier. En mai, il publiera le premier ouvrage sur les labyrinthes verts du château de la Ballue en Bretagne, aux éditions Verlhac.
Comment les jardins nourrissent-ils l’imaginaire et les fantasmes ?
Les jardins sont à l’opposé de la nature, celle-ci étant définie par la non-intervention de l’homme. Le jardin porte les traces de l’action humaine.
Dans un jardin, tout est possible. Tout est à faire et à refaire en permanence. J’ai décidé de lier les escarpins, les baskets, les chaussures en général au jardin car l’un comme l’autre ils attirent le regard. Nos escarpins sont comme nos petits jardins. Le jardin est fait pour nourrir l’œil.
Quelle relation la photographie et le jardin entretiennent-ils ?
Selon moi, l’image parfaite est celle d’un jardin, lieu de la première image, de l’image native : celle d’un bassin calme, protégé de murs protégeant le calme de la surface de l’eau. Un jardin est une image. Une image optique et une image picturale. Etant jardinier avant d’être photographe, je préfère dire que je fais de l’image, je ne fais pas de la photographie.
Comment choisissez-vous le jardin à photographier ?
Je souhaite avant tout qu’il ne soit pas « déco ». Je déteste les jardins qui ne comporte aucun endroit pour s’allonger. On jardine trop, le jardin est aujourd’hui saisi par le business, or il faut laisser le jardin vivre librement. Il faut une intervention légère et résonnée. Je refuse d’aller dans des jardins qui utilisent des arrosages automatiques et je sais que la tondeuse disparaitra de nos jardins. Je l’ai ainsi éliminé de mon jardin : à la place je laisse l’herbe pousser, créant des poufs de gazon, comme des petits coussins naturels.
« Jardins perchés », du 21 mars au 21 avril, chez Gambs, 21 rue Saint Sulpice, Paris 6ème.
Gambs
Troc Vert
A retrouver à l’exposition « Jardins perchés ». Yann Monel
A retrouver à l’exposition « Jardins perchés ». Yann Monel