Exposition: Fieret, vie intense

​“Ce que je recherche en photographie c’est l’anarchie: dans le contexte d’une société conservatrice, mes photographies sont agressives. Une vie intense, de passion –une passion saine pour la vie –, c’est cela dont elles parlent”. Personnage fantasque, figure marginale de la scène artistique de La Haye, Gerard Pétrus Fieret se procure son premier appareil, un Praktiflex, en 1965.

Dès lors, cet autodidacte ne cessera plus de photographier tout ce qu’il voit, insatiablement, obsessionnellement: des fragments de corps, des scènes de rue, des modèles, d’autres fragments de corps, beaucoup de jambes et de mollets féminins… "Je veux tout embrasser. Il n'y a pas de photos ratées": ses clichés sont des pulsions, des fulgurances, qui affirment sa présence au monde.

Toujours en noir et blanc, les quelques 200 tirages d’époque exposés au BAL ont survécu, parfois difficilement, à une vie nomade et aux accidents de la vie. Ils sont parfois rongés par les souris, tachés de liquides, déchirés: Gérard Pétrus Fieret n’a cessé en effet de passer d’ateliers en abris, où il vécu à la fin de sa vie, en compagnie de 80 pigeons. Une œuvre intense, à découvrir à partir du 26 mai.