REVER LA MODE

Dans une course à l'urgence, la mode oublierait elle ce pourquoi elle existe?

Chercher la sérenité. Apporter la joie. Tel est le message que veut délivrer Sybilla (photo ci dessus), pour l'été 2017. Comme si dans un tourbillon d'images, dans cette course frénétique instrumentalisée par le "see now buy now", il était aujourd'hui important de revenir à la source d'une histoire. L'histoire de la mode est une conquête qui parle de liberté, de mouvement, de rupture. Poiret a supprimé le corset, Chanel fait des cheveux courts un statement avant l'heure, et Saint Laurent élevé le pantalon au rang des classiques. La mode est faite de détournements, de visions, de choix. Aujourd'hui tout est là, étalé, tout dit une chose et son contraire comme si dans le supermarché visuel, la pensée s'était elle même tarie, abandonnée à l'effet, au gimmick,  à la parodie. Qu'elle soit vintage en Italie, charriant des kilos de vêtements trouvés aux Puces, ou pseudo expérimentale en France,  l'équation entre la mémoire et l'époque est difficile, tant l'oubli, la facilité gèrent le quotidien de stylistes supressurisés. Il est dommage que trop souvent le proverbe chinois soit notre unique référence: "Quand le sage montre le soleil du doigt,  l'idiot regarde le doigt".