MARLENE UNE PASSION PASSEBON

C'est une exposition magnifique à la MEP, c'est un livre à offrir absolument (Flammarion), témoignage d'une passion pour l'artiste, la femme aux mille visages. Marlène, pour Pierre Passebon, c'est toute une histoire. "C'est la seule allemande qu'on aimait à la maison". C'est une identification certaine à celle qui dit non à Hitler, se fait naturaliser américaine en 1939, séduit les hommes comme les femmes, offre des fleurs à Alberto Giacometti dans la vie, "domine tout ce qu'elle porte": "J'aime ses yeux, ses paupières, l'architecture de son corps. Fille de militaire, elle s'habille pour aller au combat. Sa bataille quotidienne, c'est la séduction". Marlène, la "Grande" de Gabin, la "Déesse" de Sternberg qu'il découvre, alors logé dans l'appartement de Régine Desforges, à travers tous les films du réalisateur projetés au cinéma Saint André des Arts. "Avec lui, elle est devenue maîtresse de de ses atouts. Avant lui, elle essayait de ressembler aux autres femmes. Après lui, ce sont toutes les femmes qui essaient de lui ressembler". Le rendez vous a lieu dans la galerie, où des centaines de tirages s'accumulent, doublons, ou non choix représentant encore la star sous toutes ses facettes. "Quand elle sourie, elle fait plus hollywoodienne, elle est plus datée..." "Marlène, c'est un dessin ambulant", assure-t-il à propos de la star. La voici qui se déploie, le long des murs tantôt roses, rouges, gris, comme un aigle à mille têtes, blonde peroxydée en smoking par Eugene Robert Richee, "avec la lumière de Sternberg qui la sculpte littéralement",-la première photo achetée", féline, fatale avec ses ongles griffus immortalisés par Cecil Beaton. Marlène, le "poison du Box Office" entre 1936 et 1938, volcanique sous la mantille à pompons noirs qu'elle imagine pour "La Femme et le Pantin":"C'est une Lady Gaga avant la lettre". Loin d'être une simple rétrospective, cette exposition révèle une passion irréductible à découpages, "tournages", "allure", "paparazzi", "chapeaux" etc. On est littéralement happé par la musique répétitive faite de ruptures et de surprises, de moments intimes. Une vraie déclaration. La force de caractère triomphe à tout moment. Elle, Marlène, Mass, Mutti. Pierre Passebon signera son livre paru chez Flammarion à la galerie du Passage, le 7 décembre.

Marlène