Christian Millau

Après le "Journal Impoli" et le "Journal d’un mauvais Français", Christian Millau publie le "Dictionnaire d’un peu tout et n’importe quoi", croustillante anthologie d’un mémorialiste qui se joue des postures et des impostures de l’époque (Éditions du Rocher). Questions sans rancune à celui qui définit la "femme moderne", comme "une variété de cabine téléphonique à hauts talons".

Une promenade à pied avec le Président dont vous dites: « Quand François Hollande est arrivé à Élysée, les caisses étaient vides. A présent, il n’y a plus de caisse. » Que lui conseillez-vous?
Je l’emmènerai au 10, rue de Solférino, afin qu’il prenne connaissance des conditions de travail particulièrement attrayantes propres à cette entreprise citoyenne. Je cite entre autres la semaine de travail de 33h45, huit semaines de vacances annuelles au bout de trois années de présence, aucune justification à produire en cas d’absence deux jours de suite, réintégration d’office au cas où l’on perdrait sa place dans un cabinet ministériel ou bien, si après avoir été congédié après un avertissement, puis un blâme, on n’a pas retrouvé un nouvel emploi dans les deux mois. Il reconnaîtra sans peine les lieux puisqu’il y exerça les fonctions de Premier Secrétaire de 1995 à 2012. Pour terminer sur une note gentille: ensuite, je l’inviterai à boire un chocolat chaud aux Deux Magots.
« Quelques notes de Mozart et la terre s’envole. » Qu’est-ce qui vous élève ?
Mozart est tombé du ciel pour nous faire monter au ciel. Mais attention. Je signale que Staline se passait en boucle son Concerto pour piano n°23.
Ce qui vous met en jambes?
Depuis quelque temps, hélas, c’est ma canne qui me met en jambes.
Comment ne pas suivre l’époque au pied de la lettre?
Il suffit de rouler en sens interdit.
Votre dernier coup de talon?
Un coup de savate dans le train de la députée PS de la 8ème circonscription de Paris qui propose de débaptiser les écoles “maternelles” pour cause de sexisme. Il est vrai que peu à peu, péniblement, l’homme est en train de devenir l’égal de la femme. Il n’y a donc pas de raison de le mettre à l’écart.
Propos recueillis par L. B.

christian-millau.jpg Christian Millau. Photo: Sandrine Roudeix