Chanel et sa cour
Des jeunes femmes aux toilettes pastel, perruques colorées, visages poudrés et mouches sur la joue, se promenant dans le Bosquet des Trois Fontaines du jardin du Château de Versailles. Ce n’était pas le tournage d’un nouveau film de Sofia Coppola, mais bien le défilé de la collection croisière 2013 de Chanel.
A cette occasion, le parc s’était mis sur son 31, les invités s’installant dans de petites tentes pour assister à la présentation. Le bleu fait son grand retour en nuances pastel, accompagné de rose poudré et de jaune moutarde, qui viennent s’ajouter au noir et blanc, code de la maison toujours très présent. Karl Lagerfeld donne un coup de jeune à Marie-Antoinette avec des silhouettes pop, jouant sur les longueurs pour offrir une garde-robe printanière légère, agrémentée de détails décalés tels que les perruques roses, violettes ou bleues, et la petite mouche siglée Chanel, signature du couturier sur la joue des mannequins. Les robes aux genoux ou aux chevilles, combinaisons, maillots de bain, vestes perfectos ou tailleurs se parent de tweed, dentelle et froufrous en tous genres dans des teintes issues d’une palette d’aquarelliste ou d’une boîte de macarons. Si la perruque «manga» restera sur le podium, les matières aériennes et les fards gourmands s’empareront sans aucun doute des garde-robes dès cet été. Après une première collection printemps-été 2011 inspirée de l’esthétique des jardins français, Chanel revisite le thème, cette fois-ci d’un point de vue optimiste. Plus de trois siècles après que Louis XIV installe sa cour au Château de Versailles, le lieu n’a de cesse d’attirer les foules, et d’inspirer les plus grands artistes, et couturiers: Chanel et son défilé Croisière, Dior et son film «Secret Garden Versailles», en attendant l’installation de l’artiste Joana Vasconcelos qui, après Jeff Koons ou Takashi Murakami, présentera ses œuvres d’art contemporaines à partir du 19 juin.
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Alice Bouleau