StilettoCrush: Carolina Ritzler
Rencontre avec la reine de la combinaison, dont les modèles de femmes fatales ont déjà séduit Lady Gaga et Grace Jones.
Une carrière commerciale, des enfants, une vie heureuse. Et puis en 2014, un déclic, et la sensation d’un refoulement créatif depuis l’enfance. À 35 ans, Carolina Ritzler a de l’énergie à revendre, une bonne dose d’humour et surtout une idée fixe: la combinaison. Celle qui donne une dégaine, qui affirme une personnalité, qu'elle soit portée avec des baskets ou des stilettos. En août 2014, la marque est fondée. En décembre, un premier rendez-vous est organisé avec l’acheteuse du Bon Marché. La jeune créatrice y montre une première série de modèles, muris dans son imagination depuis des années, mais confectionnés dans un atelier parisien, à la dernière minute. C’est le coup de foudre: la success-story peut commencer.
Gang de filles
“Une femme en combinaison devient tout de suite quelqu’un de plus fort: elle rentre dans la peau d’un nouveau personnage, qui lui permet de se dépasser. L’attitude est différente, la démarche aussi. Le pas devient plus affirmé. Une combinaison apporte à la fois un côté très masculin, sans jamais renier le glamour. Et puis elle correspond à toutes les vies d’une femme, dont elle devient la meilleure amie, de la réunion d’affaires au dîner en talons: c’est l’un des plus vieux vêtements du monde, c’est aussi l’un des plus contemporains, des plus nouveaux: il y a tant à faire!“
Chez Carolina Ritzler, chaque combinaison, fabriquée en France, porte un numéro, celui d’une année, histoire de mixer les époques et les codes. La “90“, best-seller dans le monde entier, est devenue un modèle permanent, réinterprété chaque saison en coton, en cuir, en velours… La “89“, inspirée par Dynasty, confectionnée dans une soie qui ne se froisse pas idéale en voyage, a tapé dans l’œil de Grace Jones et de Lady Gaga. Et puis il y a la "74", Emma Peel dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir, ou encore la "77", inspirée de Sue Ellen… Dans son studio parisien, du côté d’Arts et Métiers, elle crée, reçoit les acheteuses professionnelles comme les clientes particulières, de tous âges et de tous les milieux, de Florence Foresti à une professeure à la retraite… Ces clientes, Carolina aime les voir comme une communauté bienveillante, nouveau gang de femmes en combinaison, sexy et volontaires.
35 points de vente en un an
Sur un portant, une combinaison “mariée“, blanche, avec cape et chapeau, est présentée à côté de sa déclinaison en noir, baptisée “Divorcée“… Cet hiver 2016/2017, "Carole" est zippée sur l'épaule et tout au long du bras, tandis que "Marie-Agnès Gillot" est munie d'un col cheminée et d'une boutonnière décalée. Chaque pièce, numérotée et vendue en série limitée, fabriquée dans les derniers ateliers du 10ème arrondissement parisien, s’adapte et se combine à un vestiaire tout entier, qu’il s’agisse de trenchs coordonnés ou de grands chapeaux élégants, créés par une chapelière de la Comédie Française.
Avec Carolina, les tailles sont marquées, la silhouette est structurée, la féminité est exaltée. “Je suis une dingue d’uniformes, et une grande fan de Saint Laurent, des photos de Newton, Bourdin, Slim Aarons… Selon moi, la beauté, l’élégance ne passent pas par la vulgarité ou la provocation: la combinaison apporte immédiatement un côté suggestif, une envie de dépassement de soi, une nouvelle conscience de son pouvoir…" En un an, la marque a ouvert 35 points de vente. Prochaine étape: une boutique en propre à Paris, "afin que toutes les femmes puissent rentrer dans le gang! Ce n’est que le début…“
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