ALBER ELBAZ, LES RAISINS DE LA COLERE

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"Trop de peur et pas assez d'amour" dit Alber Elbaz. C'est à Muscat (Oman) à l'occasion de la conférence internationale sur le luxe organisée par Condé Nast que le transfuge de Lanvin a choisi de dire haut et fort ce qu'il pensait du système. "A chaque fois que je parle avec ma famille de la mode, je n'entends que des plaintes… Trop de shows, trop de collections. Moscou Fashion week? C'est déjà la Fashion week indienne. Trop de confusion. Quelle saison sommes nous en train de regarder? L'automne? L'hiver? Le printemps? L'été? Non, c'est de la "cruise". Et plus, et plus et c'est sans fin. Pourquoi est ce que personne n'est content? Trop de peur, et pas assez d'amour". En mai, les rédactrices s'embarqueront à Los Angeles pour le défilé croisière Dior, celui de Chanel est à Paris. Il est aussi peut être temps de remettre tous les compteurs à l'heure.  "Quand nous créons, nous devons commencer par un rêve et par une intution. Le marketing vient après, pas avant."  Le lancement de son parfum "Superstitious", avec  Frédéric Malle,  est à l'image de ce rêve là:   baudelairien, voluptueux, infiniment charnel et mental à la fois, un rêve de femme dans une robe dans laquelle le jasmin d'Egypte, la rose de Turquie, l'encens, le santal et le vétiver célèbrent leurs noces voluptueuses, sous un ciel noir et or, comme un hiver en été, qui fait basculer toutes les saisons et nous emporte, vers un ailleurs intime.

En photo, Supertitious, Alber Elbaz par Frédéric Malle.