CAPRI CE N’EST PAS FINI

Un extraordinaire ouvrage signé  Jean Pascal Hesse célèbre l’ïle des îles, cette perle méditerranéenne dont les jardins, les balcons fleuris, et les rivages escarpés à laquelle l’auteur livre une véritable déclaration d’amour, sous le soleil de la beauté.

 

« Ce qui est assez fascinant, c’est son attraction duelle : d’une part, elle évoque les dieux, les légendes, les sirènes, Auguste et Tibère, puis les arts ; d’autre part, cet attrait se veut aujourd’hui également concret, palpable, matériel, voire voluptueux » écrit Jean Pascal Hesse à propos de « ‘l’île de la clarté » ainsi baptisée par Jacques d’Adelsward Fersen.

 

Les légendaires Faraglioni au large de Capri
© Umberto D’Aniello

« Car on ne peut qu’être séduit par ses côtes dentelées et festonnées, ses petites maisons blanches blotties au soleil, ses rues tortueuses où l’on aimerait bien s’égarer, ses charmantes plages à l’eau si limpide ponctuées de rochers ou encore par la douceur de l’air de ses étés sans fin… Capri, ce sont aussi de si rares voitures décapotables, des taxis cabriolets si confortables qui nous conduisent sur les hauteurs d’Anacapri, où l’on aime, en route, s’extasier devant de magnifiques jardins et des balcons fleuris, traverser des collines boisées de pins parasols, et enfin admirer la somptueuse baie de Naples, dominée par l’imposante silhouette du Vésuve ! Capri, c’est une petite échoppe qui fabrique des rêves ! D’ailleurs, pour les milliers de touristes qui rêvent d’y séjourner ou, pour le moins, s’y désaltérer, il convient de goûter la boisson paradigmatique de l’île : le limoncello , cette liqueur produite à partir d’un citron d’excellence, plus gros, plus goûteux que tout autre, et mise au point par des aubergistes insulaires, au début du xxe siècle ».

Vue d’un symbole de Capri, la Piazzetta
© Umberto D’Aniello

Nous voici, tels les invités d’une véritable odyssée intimiste et solaire signée par un épicurien attentif à faire ressurgir la magie de cette île joyau. « Capri, c’est par ailleurs le paradis des jet-setters , parfois totalement débridés. Cette jet-set , ou jet-society , qui désigne (ici, mieux qu’ailleurs) cette « fleur » sociale, constituée de gens riches, de membres de la grande bourgeoisie ou d’aristocrates en quête de visibilité, mais aussi d’écornifleurs qui se perdent, à l’envi, dans d’immenses fêtes, pleines de lumières, de bruits et de fureur… » En ces temps de post confinement, où les voyages nous semblent si difficiles, le bonheur est là, al dente, aux couleurs de ce paradis si proche, si lointain, si indispensable à tous les esthètes: « Capri doit sa réputation à des artistes (poètes, musiciens, écrivains, peintres, cinéastes, créateurs de mode), qui ont goûté ici l’ivresse de la création, et aux centaines de milliers de touristes qui viennent tous les ans succomber au charme insulaire, si particulier, du site. Dès que son nom est prononcé, on évoque avec délice les Faraglioni, le Quisisana, la villa Lysis, la Casa Malaparte ou l’empereur Tibère… » écrit Jean Pascal Hesse dans son avant propos.

« Cette île fascine par sa beauté âpre et ses falaises qui se jettent dans la mer avec brutalité,semblant ainsi s’unir aux flots cristallins pour former un tout originel et unique. Mais elle incarne aussi tout un mythe où l’histoire et la géographie se mêlent à l’envi. C’est là un simple îlot de roches calcaires, petit par la taille, mais immense par son allure et ses mille et unes légendes » .

Marisa Berenson in Capri, September 1968. (Photo by Slim Aarons/Hulton Archive/Getty Images)

De Marisa Berenson aux jardins secrets, le rêve se célèbre à travers les images comme à travers les mots, les souvenirs, les visions absolues :  » Aujourd’hui, ce sont des maisons blanchies à la chaux, des villas surplombant la mer, des boutiques de luxe, une ambiance à la fois festive et apparemment débonnaire, qui cachent,sous des dehors

Mercure au repos dans la loggia de la Villa San Michele à Capri
© Umberto D’Aniello

simples, toute la préciosité des lieux d’exception. La Piazzetta attire depuisplus d’un siècle, tout ceux qui comptent dans la littérature, la mode ou le cinéma… On veut y voir et y être vu. Depuis quelques décennies, Capri constitue ainsi un capiteux mélange, une sorte de lieu d’élection ayant attiré aussi bien Oscar Wilde, Marguerite Yourcenar, Maxime Gorki et Curzio Malaparte que Brigitte Bardot ou Jackie Kennedy. » Et d’ajouter  » Ce livre est une invitation au voyage, à la découverte d’une Capri encore méconnue. Épris de cette île de légende, l’auteur se plaît ici à décortiquer tous ses codes, à explorer ses lieux emblématiques et ses villas, non sans révéler quelques secrets demeurés bien enfouis… »

Vue d’un symbole de Capri, la Piazzetta
© Umberto D’Aniello

@Umberto D’Aniello

Capri l’Eternelle par Jean-Pascal Hesse,

Photographies de Umberto D’aniello, Ferrante Ferranti, Ludovic Maisant

Editions Gourcuff Gradenigo.