De la tête aux pieds

Avec pour seuls instruments de travail son corps mis à nu et son polaroïd, Hannah Villiger a passé vingt ans à se photographier, objectivement, sans pudeur, sans fard, pour un jeu de volumes et de clairs-obscurs à la limite de l’abstraction.

Exposition inédite, constituée des polaroïds originaux pris par cette artiste disparue trop tôt, la rétrospective qu’offre le Centre Culturel suisse de Paris dévoile le travail minutieux d’extrospection accompli par Hannah Villiger au cours de sa vie : celui de se photographier morceau par morceau, conférant à chaque part d’elle-même une existence en soi. Loin des clichés de nus féminins, c’est le corps sans pose et sans apprêt qui est à l’honneur, pour un résultat troublant, fait de formes flottant librement, ou adjointes par blocs à d’autres parties de ce corps devenu paradoxalement plus irréel que jamais.
Clémentine Bernard
« Hannah Villiger, Polaroids », du 9 novembre au 16 décembre 2012 au Centre Culturel suisse, 32-38 rue des Francs Bourgeois, Paris 3e.
www.ccsparis.com

hannah-villiger-2.jpg Block XVII, 1989 © The Estate of Hannah Villige