En route pour Arles
De la ligne Maginot au Mali en passant par le Japon, le Grand Ouest américain et la Camargue… Embarquement pour tous les horizons de cette 47ème édition des Rencontres d’Arles.
“Cette petite ville avait naturellement vocation à devenir capitale de la photographie. D'abord évidemment, il y a la lumière, la transparence de l'air provençal. Puis il y a aussi l'architecture, les arènes et ce qui se passe dans les arènes. Et naturellement il y a les hommes…”: c’est ainsi que s’exprimait, en 1977, Michel Tournier, l’un des fondateurs des Rencontres d’Arles, aux côtés de Lucien Clergue et Jean-Maurice Rouquette. 39 ans plus tard, l’écrivain a disparu, et cette 47ème édition lui est dédiée.
Avec ses quarante expositions, cette édition 2016 est conçue comme le panorama de la création actuelle: on y verra tour à tour une histoire revisitée de la photographie de rue (Eamonn Doyle et Sid Grossman à l’Espace Van Gogh, Christian Marclay à la Grande Halle), une exploration des champs de bataille (Yan Morvan et son imposante encyclopédie sur les théâtres de guerre au Capitole, Alexandre Guirkinger sur la ligne Maginot au Magasin Électrique, Don McCullin à l’église Sainte-Anne), un hommage à Charlie Hebdo (Hara Kiri Photo), ou une formidable histoire de la misogynie par Laia Abril (Chapitre un, de l’avortement, au Magasin Élctrique). Mais c’est surtout, une exposition riche de tous les horizions, qui fait voyager de la Camargue (église des Frères-Prêcheurs) en passant l’Ouest Américain (Bernard Plossu à la salle Henri Comte) ou le Japon, avec CharlesFréger, qui a photographié les masques rituels (église des Trinitaires).
Mention spéciale pour l’ensemble Africa Pop. À la chapelle de la Charité, l’exposition “Syrcas“ de Maud Sulter: la photographe, décédée en 2008, avait travaillé sur l’histoire du génocide des Noirs européens durant l’holocauste, avec une série de photomontages constitués de multiples couches, superposant l’histoire de l’art européenne, objets d’art africains et paysages des Alpes… Au couvent Saint-Césaire enfin, l’histoire de l’un des plus grands groupes de musique africains de tous les temps, les Maravaillas de Mali, photographiée par Malick Sidibé ou Sadio Diakité.
2016plocat04002.jpg BERNARD PLOSSU, Western Colors, Nouveau Mexique, 1982. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et des Éditions Textuel
malick-sidibe-regardezmoi-1962-avec-laimable-autorisation-de-lartiste-et-de-la-galerie-magnina-paris MALICK SIDIBÉ, Regardez-Moi !, 1962. Avec L’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Magnin-A, Paris
ar1msc3440.jpg CHARLES FREGER, NAMAHAGE, Ashizawa, Oga, préfecture d’Akita. Avec l’aimable autoristation de l’artiste
ar1msc3389.jpg MAUD SULTER: Noir et Blanc: Deux, 1993, série Syrcas. Avec l’aimable autorisation de The Maud Sulter Estate et Autograph ABP