Fous d’Elsa

Ce soir a lieu l’inauguration de l’exposition « Schiaparelli- Prada : Impossible conversation » au Metropolitan Museum de New York à l’occasion du gala annuel du Costume Institute. Une exposition, des hommages dans les dernières collections et la prochaine réouverture de sa maison : cette année, l’esprit Schiaparelli se fait plus présent que jamais.

Elles sont toutes les deux italiennes, bercées par la culture baroque, ancrées dans l’avant-garde et passionnées de mode : même si soixante ans les sépare, les parcours d’Elsa Schiaparelli et Miuccia Prada se répondent et parfois, s’emboîtent. Femmes de goût, femmes d’affaires, femmes de tête, ces deux pionnières ne se sont pourtant jamais rencontrées. Ce soir ce sera pourtant chose faite au Met avec l’exposition « Schiaparelli- Prada : Impossible conversations » qui met en scène une série de conversations surréalistes à travers huit thématiques et une série de vidéos interrogeant le chic, le bon goût, le corps ou la beauté. Une exposition mise en scène comme un ballet par Baz Luhrmann, où sont convoquées les pièces iconiques d’Elsa Schiaparelli, des années 20 aux années 50 face aux créations les plus audacieuses de la maison Prada, des années 80 à nos jours. Les conversations se poursuivront également autour de l’exposition avec deux conférences organisées (avec Iris Apfel ou encore Julie Thurman) autour de la notion de goût dans la mode et de son évolution dans les collections contemporaines.
Plus qu’une exposition, « Schiaparelli- Prada : Impossible conversations » s’envisage comme un hommage à une figure majeure du début du 20ème siècle qui a su faire le lien entre la mode et l’art avant Dior ou Balenciaga. Près de soixante ans après la fermeture de ses ateliers place Vendôme, la maison Schiaparelli renaît de ses cendres, sous la houlette de Diego Della Valle et du groupe Tod’s, à la même adresse pour faire revivre un riche héritage en éditant collections d’accessoires audacieux, cosmétiques et parfums et dont la première collection sera révélée en 2013.
Car la figure de Schiaparelli n’a jamais cessé de hanter les collections, d’inspirer les créateurs. Cette saison, les accessoires de Diane Von Furstenberg, les bijoux de Yazbukey, les souliers de Charlotte Olympia se réclamaient d’inspiration surréaliste.
«Schiaparelli-Prada: Impossible conversations» jusqu’au 19 août au Metropolitan Museum
6 East 82nd Street Manhattan, NY 10028
Conférence « Good taste/ Bad taste: The evolution of Contemporary Chic » avec Iris Apfel et Tavi Gevinson, animée par Judith Thurman, le dimanche 17 juin
Débat « Defining Chic: Then & Now » animé par Julie Gilhart le 15 mai.

Wallis Simpson vêtue d’un modèle de Elsa Schiaparelli,
Cécil Beaton pour Vogue, 1er juin 1937 The Metropolitan Museum of Art/ Cecil Beaton Studio Archive at Sotheby’s

Diana Vreeland portant une tenue dessinée par Elsa Schiaparelli,
Photographie de Louise Dahl-Wolfe, The Metropolitan Museum of Art

Portrait de Elsa Schiaparelli par George Hoyningen-Huené ( 1900–1968)
en 1932.
The Metropolitan Museum of Art/ Hyoningen-Huené/ Condé Nast