Lore Krüger, photographe en exil

Une photographe méconnue à découvrir ce printemps: Lore Krüger, dont les tirages, conservés pendant des années dans une simple valise, ont été découverts pour la première fois il y a peu. Une oeuvre réalisée sur une dizaine d'années, exposée au musée d’art et d’histoire du judaïsme à partir du 30 mars.

Sous l’influence de Florence Henri, dont elle suit l’enseignement à Paris en 1935, inspirée par le Bauhaus, Lore Krüger photographie des scènes de rue, des portraits vivants, des reportages et des paysages soigneusement construits, dans une démarche constante d’humanité et d’engagement politique. Et dans un parcours qui n’a cessé d’emprunter les chemins de l’exil : née en Allemagne en 1914, Lore Krüger a 19 ans lors de la prise de pouvoir par Hitler: elle commence à photographier à Londres, puis à Barcelone, Palma de Majorque, Paris ou New York, avant son retour à Berlin.

Son œuvre aurait pu rester à jamais oubliée. Seule une centaines de tirages d’époque, résumant le travail d’une décennie, avait été conservée dans une simple valise, avant d’être découverte, en 2008 par Irja Krätke, une chercheuse berlinoise. Lore Krüger avait abandonné la photographie depuis 1946, pour des raisons de santé. Elle disparaît en 2009, après avoir écrit son autobiographie, et sans avoir jamais vu la première exposition qui lui sera consacrée à Berlin.

“Lore Krüger, Une photographe en exil, 1934-1944”, du 30 mars au 17 juillet 2016, au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple, 75003 Paris. Tous les jours sauf le samedi.
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lorekruger09.jpg Lore Krüger, Sans titre (Béatrice, portrait-photogramme), New York, 1943 © succession Lore Krüger

lorekruger14.jpg Lore Krüger, Sans titre (autoportrait), vers 1935 © succession Lore Krüger