MAURIZIO CATTELAN à LA MONNAIE DE PARIS

Partir pour mieux revenir

Il y a tout juste cinq ans, Maurizio Cattelan annoncait renoncer à l'art. Un départ mené tambour battant, dans le sillage d'un Marcel Duchamp, à l'occasion de son exposition "révérence" au Guggenheim de New York. Cette fois, l'artiste revient, "investit" comme on dit la Monnaie de Paris, à l'orée de ce qu'il annonce comme "une exposition post requiem". Et d'affirmer: comme dans la nouvelle de Poe, je fais semblant d'être mort, mais je peux encore voir et entendre ce qui se passe autour". Maurizio Cattelan l'affirme: "Une simple provocation est oubliée en deux jours, une oeuvre réussie durera beaucoup plus longtemps".  Ainsi dans "not afraid of love", il touche de près au fantasme le plus souverain: assister à son propre enterrement, fabriquer sa propre machine commémorative, comme s'il s'absentait de lui même pour mieux s'imposer comme le curator de son oeuvre. Jamais l'Histoire n'a paru aussi étrange peut être qu'en cette année 2016. Triomphe des faux semblants? Jeux d'illusion? Ultimes scènes d'avant l'apocalypse? Nombreux sont ceux qui succombent à la tentation testamentaire. A la volonté de se raconter encore, une dernière fois.. Face à la surenchère médiatique de l'art  dont ils ont été les artisans, voici  que les grands gourous du happening s'imposent comme les archivistes du monde. Plus l'instant s'est réduit au point de se réduire à un clic, plus il semble important de remettre  au travail, à l'ombre des spots trop aveuglants:  "Je suis beaucoup plus sérieux que l'on ne croit" dit Maurizio Cattelan . Rendez vous dès demain à la Monnaie de Paris !!

 

 

 

 

 

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