Samuel Benchetrit, étoiles et toiles
Il montre, pour la première fois, ses tableaux. Pluridisciplinaire, récemment dirigé par Jacques Doillon pour un film qui doit sortir en septembre, Samuel Benchetrit travaille la peinture avec son œil de cinéaste, de travelling avant en arrière-plan… Mais au contraire d’un film, il est question dans ces œuvres d’abandon, d’immédiateté, de trace. Une facette inédite de son travail, émouvante et dense, que l’artiste expose à la galerie W.
La peinture est une facette de votre travail que le public ne connaissait pas… Je peins depuis un moment, mais je ne me suis jamais pris au sérieux. C’est le galeriste qui m’a encouragé à exposer ces toiles, qui sont le travail de ces derniers mois. Lorsque l’on fait un film, il y a toujours, selon moi, la frustration du geste, de l’immédiat, que je peux exprimer en peinture.
Que dit cette série d’œuvres?
Il s’agit d’un travail sur les êtres, sur la banlieue. Je ne me suis pas raconté d’histoire en particulier. Chaque toile est une histoire différente.
Qu’est-ce qu’une œuvre réussie?
Une œuvre n’est jamais vraiment terminée. Cela me fait penser à Matisse, qui allait terminer ses tableaux, directement dans les musées…
Votre dernier choc visuel?
L’exposition de Joel Peter Witkin, à la BNF. Sinon j’ai vu récemment Le Sacrifice, de Tarkowski, qui m’a beaucoup troublé.
Votre rêve aujourd’hui?
Me réveiller un matin, absolument libre…Fuir l’industrie… Faire des films tout seul.
Propos recueillis par Karine Porret
Samuel Benchetrit, du 19 mai au 1er juin 2012 à la galerie W, 44 rue Lepic, 75018 Paris. www.galeriew.com
« Pas de prière », acrylique sur toile
galerie W
« Polynesian », pastel gras sur papier
galerie W