Laure Guerard, créatrice de Louve:  »J’aime l’idée du luxe caché que seul un œil averti saura déceler. »

En 2010, Laure Guerard crée Louve, afin de travailler une pièce maîtresse, la robe, articulant sa première collection autour des modulations de la robe noire et des pièces de lingerie. Rencontre avec cette ancienne chef de collection chez Vanessa Bruno, et dont les premières pièces sont lancées cet automne.

Comment décrire votre processus de création et votre approche de la coupe?
Je travaille essentiellement en partant de concepts de coupe très simples. Un travail très organique, directement avec l’étoffe autour du corps. Sur cette collection, le mot d’ordre était l’épuré, la recherche de couture minimale, jusqu’à créer des pièces faites d’un seul tenant, sans aucune découpe. Au porté, le vêtement apparaît très construit, alors qu’il n’est issu que d’enroulés et de pliages. J’aime l’idée du luxe caché que seul un œil averti saura déceler.
Vos inspirations?
L’architecture hallucinante d’ingéniosité de l’univers végétal, qui offre une palette inépuisable de volumes, textures et couleurs, l’univers de la danse: de la grâce des mouvements poussés à l’extrême, en passant par la nudité sanglée de la danseuse, sa silhouette sèche et longiligne; les années 20/30, pour l’incroyable modernité de la création de cette époque. Le burlesque, les filles du cirque, les maisons closes, les alcôves ….
La pièce dont vous êtes la plus fière?
Il y en a deux, qui correspondent idéalement à ce que je cherchais au démarrage de cette collection: j’aime leur silhouette et leur prouesse technique: la robe combishort, entre loungedress et déshabillé du soir. Pièce hybride, elle est construite d’une seule pièce d’étoffe qui s’enroule autour du corps. Elle laisse paraître la jambe sans être impudique et s’adapte à des porter très différents: robe du soir ou silhouette plus rock. Et le manteau Origami, qui a la ligne d’un beau pardessus d’homme, sans aucun détail superflu. Entièrement doublé, il est construit à partir d’un jeu de pliage et non d’une construction classique tailleur. On comprend cette subtilité en notant par exemple l’absence de couture sur l’épaule. Il donne une belle allure chic.
Un vêtement pour une soirée?
La robe double. Entièrement bordée d’un ruban métal thermosoudé, c’est une pièce qui revisite l’allure simplissime d’une robe combinaison. Composée de deux parties suspendues sur le corps, et fendue, elle bouge avec légèreté sur le corps. Ultra féminin.
Un vêtement pour une après-midi?
Pour un après-midi paresseux entre ombre et soleil, la jupe-short, déclinaison en long de la robe. Très voluptueuse, elle se porte comme un pyjama de luxe.
Un vêtement pour travailler?
La veste Origami, en très beau crêpe envers satin Italien. C’est définitivement un indispensable de ma garde-robe, qui se marie avec tout. Une silhouette longiligne et bien épaulée qui donne de l’allure tout en étant très facile à porter.

Robe double métal, Louve, collection hiver 2012/2013

Paletot double ceinturé et short Tailoring, Louve, collection hiver 2012/2013

Robe combi-short, Louve, hiver 2012/2013

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