Touchons du bois

Matière star de ce début d’année, le bois investit intérieurs et galeries d’art.

En janvier 2012, au salon Maison et Objets, les meubles de plexiglas, pvc et autres bois laqués de polyuréthane ont laissé place à des troncs d’arbres bruts convertis en tables basses, consoles imposantes ou lits de caractère.
Premiers consommateurs de bois au monde, le Japon et la Finlande présentent leurs dernières curiosités version brute : le cyprès japonais Hinoki émincé en feuilles pour les lampes DI-classe, les troncs de sapin compressés en cubes chez Haweka. Quant aux labels français, ils rivalisent de virtuosité pour présenter le bois sous toutes ses coutures. Morceaux choisis : les branches de bois flotté et troncs sauvage emprisonnés dans des cubes de verre acrylique de par le duo Sébastien Taillard et Franck Lefebvre pour Bleu Nature, le bureau de bois massif façon origami de Dominique Roger, les étagères de bois teinté dans la masse d’Olivier Dollé, les sculptures de Sébastien Panis.
Belle découverte de cette édition, les créations complexes autour du bois du designer philippin Vito Selma.
Le luxe est-il alors au retour vers les matières brutes ? Il y a quelques années déjà la boutique Hermès invitait des sculptures de bois imaginées par Denis Montel dans son flagship store parisien qui accueillait également la nouvelle ligne de meubles de Jean-Michel Franck pour La Maison Hermès. Férue de bois laqués, la manufacture Pleyel laissait apparaître des touches de bois naturel dans sa dernière collaboration avec la créatrice Alice Etcaetera. Frêne olivier brut découpé de manière numérique, le paravent Screen semblait réunir naturel et sophistication, les deux maître mots de cette folie du bois.
Manufacture Pleyel
La tendance est reprise à plus grande échelle par les concepts stores. Ce mois-ci, Merci laisse les matières brutes investir la collection maison du printemps 2012 avec des ustensiles en hêtre réalisés dans le Jura par le collectif français Y’a pas le feu au lac ou encore des chaises en bois blanc de maisons d’édition scandinaves.
Egalement convaincue par la portée du phénomène, l’enseigne américaine du design très select Haus Interior accueille le Wood Shop de David Starck et ses créations fantaisistes pour un mois. Réinterprétations d’œuvres d’art, détournements, tissus et imitations sont réalisés entièrement en bois. Un coup de cœur pour les coussins White pine et Douglas fir wood qui reprennent en impressions des écorces de bois.
Plus qu’un simple snobisme urbain, le goût du bois gagne également les galeries d’art, inspire les artistes. A la Galerie des Galeries, « Into the woods » imagine une promenade dans une forêt ensorcelée où des pièces d’art contemporain, imaginée par des artistes exclusivement féminines, viennent s’égarer entre deux arbres. Jusqu’au 17 mars 2012
A la Tools galerie, le bois est convoqué sous toutes ses formes : carbonisé par Martin Bass, en trompe l’œil chez Boris Bennler ou encore converti en fibre chez Elisa Strozyk. « Knock On Wood », jusqu’au 10 mars 2012.

L’étagère de bois teinté dans la masse d’Olivier Dollé. DR

Le cube de bois flotté emprisonné dans un cube de verre acrylique de Bastien Taillard et Franck Lefe DR

Les créations de l’enseigne Haweka. DR

Coup de coeur pour les créations de Vito Salma. DR

Le paravent « Harmonie et contraste » d’Alice Etcaetera pour la manufacture Pleyel. Govin Sorel

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