Guillaume Herbaut remporte le 2e prix du World Press dans la catégorie portraits, avec une photo publiée dans STILETTO

En décembre 2011, Stiletto publie une commande spéciale de 6 pages faite à Guillaume Herbaut intitulée "Dans l'intimité des Amazones". La photo d'ouverture de ce sujet consacré aux Femen, remporte vendredi 10 février 2012, le 2ème prix du World Press 2011, dans la catégorie portraits.Une reconnaissance qui célèbre la dimension artistique et créative d’une nouvelle génération de photojournalistes, attentifs comme Guillaume Herbaut à traiter l’information avec une sensibilité qui ne perd jamais le fil de l’émotion et du sens.

Originaires pour la plupart de Khmelnytskyï, les Femen défendent l’amour libre, les talons hauts, et la liberté, buste à l’air, par moins de vingt degrés en hiver. En décembre 2011, pour Stiletto, Guillaume Herbaut partait à leur rencontre : « Des féministes actuelles, pas des garçons manqués. J’aime leur façon d’utiliser leur féminité comme une arme », observe le photographe. Artistes, étudiantes, les activistes de « Femen » narguent les officiels ukrainiens, en s’affichant topless pour revendiquer davantage de pouvoir et de représentation pour les femmes. Ni Cicciolina, ni matriochkas, elle dénoncent le tourisme sexuel qui sévit en Ukraine. Une leçon de vie en forme de défi.
Bravo Guillaume!
Entretien avec Guillaume Herbaut
Né en 1970, membre fondateur de L’Œil Public, Guillaume Herbaut vit et travaille à Paris. Lauréat de la Fondation de France en 1999, il se rend depuis quelques années sur des lieux chargés de symboles et de mémoire. Son travail «Tchernobylsty », prix Kodak de la Critique 2001, paraît aux éditions le Petit Camarguais en octobre 2005 et remporte le prix Fuji du livre l’année suivante. Après «Oswiecim», un travail documentaire sur Auschwitz de nos jours, il s’intéresse à Shkodra, petite ville du nord-ouest de l’Albanie où des familles cloîtrées subissent encore la tradition des vendettas. Visa pour l’Image a exposé ce reportage en septembre 2004 . Prix Lucien Hervé en 2004, il continue de révéler les drames invisibles. À la suite d’une rencontre liéeà son exposition à la galerie Paul Frèche en 2008, Guillaume Herbaut collabore au magazine Stiletto avec des sujets réalisés en France et au Japon.
Quelles sont vos obsessions photographiques?
Je ne sais pas si j’ai des obsessions photographiques, mais je crois être obsédé par le temps, la mort, l’attente et le poids de l’histoire sur les individus.
En quoi un travail de commande permet-il ou pas de révéler votre personnalité?
Pour moi, il est toujours important de m’approprier les commandes. J’essaie à chaque fois d’y intégrer une partie de mon univers. C’est un moment de réflexion et de contrainte qui m’aide par la suite dans mes approches personnelles.
Quelle importance accordez-vous au travail précédant la réalisation de la photo?
Il est essentiel, et consiste d’abord en une recherche de documentation sur le thème que je vais photographier. Il est aussi dans l’écoute et l’observation de la personne que je vaisphotographier . Parfois, la préparation est plus importante que la prise de vue elle-même.
Quelle place laissez-vous à l’intuition? Au hasard?
Le hasard dans la photographie est un vrai travail ! Il est important de préparer les conditions pour queles choses arrivent naturellement.
Quelle est l’image qui vous rend le plus heureux?
L’image que je n’ai pas pu, ou voulu faire.