Avignon: passés recomposés
Frissons scéniques, esprit XVIIIème, bas-reliefs revisités: un détour par Avignon et son Festival, qui expose notamment un ensemble de sculptures d'Adel Abdessemed, dont une grande partie est encore inédite au public.
Sur des formats parfois amples (jusqu'à près de trois mètres) et parfois plus réduits (trente centimètres), l'artiste a choisi de montrer des scènes devenues invisibles dans la société des images: la pendaison de Saddam Hussein, l'exécution de Ceaușescu, la montée des chars sur la place Tian'anmen… Les grands événements de l’histoire contemporaine sont transposés en sculpture, sur des matériaux nobles (marbre de Carrare, or, sel de Siwa ou marbre noir de Belgique) ou plus courants (gomme, plâtre, aluminium): “l’œuvre n’est pas intellectuelle. Elle est d’ordre primitif : c’est pour cela qu’elle est poétique. La poésie est au-delà de l’analyse; Dans la poésie, il y a l’élan, et
la décoration en tant que matière sonore. Il y a aussi l’inévitabilité de l’ambiguïté, l’auxiliaire avoir, l’auxiliaire être. Dans l’œuvre d’art, il y a des signes bien sûr, mais il y a aussi la matière. La poésie, c’est ce qui libère: un malaise, et la vie.”
Surfaces, d’Adel Abdessemed, jusqu’au 24 juillet 2016 dans l’église des Célestins, dans le cadre de la 70ème édition du Festival d’Avignon. Festival-avignon.com
Une pièce?
Celle qui fait frissonner Avignon depuis l’ouverture du Festival: la mise en scène du scénario des Damnés de Visconti, par Ivo Van Hove, avec la troupe de la Comédie Française.
Jusqu’au 16 juillet à 22h, dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes. Festival-avignon.com
Où dormir?
Dans le cœur de la ville, au pied du Palais des Papes, l’hôtel La Mirande propose depuis vingt ans l’ambiance d’une demeure aristocratique du XVIIIe siècle, avec lustres d’époque, toile de Jouy et tableaux de maîtres. Dans la cuisine, la carte est créée avec les produits des cultivateurs bio de la région, toujours cueillis à maturité. Coup de cœur pour les goûters servis tous les après-midi à l’heure du thé, sous la verrière du patio ou en terrasse: madeleines et pain d’épices, croquants aux amandes, fondants au chocolat ou gâteaux au pavot sont faits maison, à déguster avec un Kombucha une boisson gazeuse servie fraîche, à base de thé fermenté, apparue en Europe de l’est au XIXe siècle et très en vogue en Italie dans les années 50. À partir de 380€ la chambre double.
La Mirande, 4 place de l’Amirande, 84000 Avignon
La-mirande.fr
160706_rdl_1246002.jpg
Surfaces – © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon
160706_rdl_1261001.jpg
Surfaces – © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon
160702_rdl_1626001.jpg Les Damnés – © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon
hotel-la-mirande-avignon.jpg Hotel La Mirande (photo Christophe Raynaud de Lage)